Stéphane Erouane DUMAS
 
Et l'essentiel, c'est le silence. Le silence de la peinture. C'est à ce silence que conduit ce qui passe pour être « réaliste ».
{ …} Parce que, il nous faut l'admettre, la peinture n'a pas à nous informer sur quoi que ce soit. Elle n'a rien à dire. Et elle est intraduisible. Comme elle est indescriptible.
Essayer de décrire ces arbres, ces espaces, ces cieux, ces reflets… Essayer de décrire les masses des buissons et des frondaisons de l'on ne sait quels arbres au-delà d'un étang, d'un lac, d'un fleuve, allez savoir. Essayer de décrire ou, ambition plus inconséquente encore, de reconnaître ces falaises battures, giflées, écorchées par les tempêtes ? { …}
Une remarque encore. Ne vous fiez pas aux titres — Hiver ou Falaise. Ils ne sont que des leurres. Et ne font que semblant de vous livrer un repère. Tour de passe-passe pour rassurer. Pour apaiser ce trouble qui a été le vôtre. Et — comment ne pas le soupçonner ? — allusion plus qu'information, ils n'ont qu'une raison d'être, vous conduire à vos songes. À la liberté qui, grâce à la puissance d'une telle peinture, vous est rendue.
Stéphane Erouane Dumas, avec ces Hiver, comme il a pu le faire avec les Falaises, vous a imposé un rendez-vous avec l'essentiel : le silence de la peinture. À vous, maintenant de regarder encore. Et de voir.
 

Pascal Bonafoux, 2016